Un engagement communal : des matériaux bio & géo-sourcés pour deux logements conventionnés.

Le 5 février 2024, CAUE et ATD ont proposé aux élus la visite de deux logements rénovés dans le bourg de Saint-Sulpice-de-Roumagnac, utilisant des solutions écologiques adaptées au bâti ancien. 

Réaménager pour redynamiser son centre bourg

Dans le cadre de la redynamisation de son centre bourg la commune de Saint Sulpice de Roumagnac a souhaité réaménager l’ancienne Poste pour créer deux logements locatifs. 

L’ATD a accompagné la commune dans toutes les étapes du projet :

  • Réalisation d’études de faisabilité pour vérifier le potentiel du bâtiment existant, les contraintes techniques liées à la rénovation d’un bâtiment ancien dégradé, et le coût des travaux correspondants 
  • Le dossier réalisé a été utilisé par la collectivité pour établir les dossiers de demandes de subventions, parmi lesquels la Dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR)
  • Les services Aménagement Territorial et Juridique de l’ATD ont accompagné la commune pour le recrutement d’une équipe de maîtrise d’œuvre  
Le collectif CanCan, représenté par l’architecte Boris Delafoulhouze a donc été sélectionné pour ses références, compétences et moyens.  

Un contexte règlementaire favorable au ré-emploi

Le contexte règlementaire encourage les élus à intégrer à leurs politiques publiques l’éco-responsabilité.

« L’écoresponsabilité désigne l’ensemble des actions visant à limiter les impacts sur l’environnement de l’activité quotidienne des collectivités. L’écoresponsabilité passe par de nouveaux choix de gestion, d’achats, d’organisation du travail, par des investissements et par la sensibilisation du personnel. — (La démarche d’écoresponsabilité, ademe.fr, 13 avril 2017) »

L’éco responsabilité s’inscrit donc dans les enjeux de développement durable, il favorise le ré-emploi, l’économie circulaire.

L'emploi de matériaux bio & géo-sourcés entre confort et qualités thermiques.

Afin d’apporter un maximum de confort à ces deux logements, tout en préservant les qualités thermiques de la construction traditionnelle (capacités d’inertie et de perspiration des murs en pierre…), le choix a donc été fait de réaliser une isolation en chaux-chanvre (mélange de la chaux hydraulique naturelle et de chènevotte fibrée) sur l’ensemble des murs périphériques du rez-de-chaussée et une isolation en terre-chanvre à l’étage recouvert d’un enduit de finition au mortier d’argile et sable de finition brossée et lissée.  

L’emploi du chanvre a permis non seulement de répondre à des objectifs politiques mais aussi à des impératifs techniques : 

  • atténuation du changement climatique,  
  • diminution des émissions de gaz à effet de serre,  
  • amélioration de l’efficacité́ énergétique du patrimoine bâti,  
  • amélioration du confort d’été́ des occupants,  
  • diminution des charges d’exploitation et du coût global du bâtiment.  

Le chaux-chanvre a également la propriété d’accroitre le confort des occupants grâce à son déphasage thermique et à ses propriétés perspirantes, il présente des performances reconnues tant sur le plan de l’isolation thermique que sur celui du confort hygrométrique. Grâce à son pouvoir autorégulant, le chanvre apporte fraîcheur en été et chaleur en hiver.  

Sa capacité d’insonorisation constitue un atout technique supplémentaire garantissant une bonne qualité́ de vie pour les occupants. En vue de valoriser les ressources du territoire en accompagnant le développement des filières locales, l’ensemble du bois utilisé dans le projet (structure, escaliers et planchers) est du pin maritime des Landes. 

Cette rénovation exemplaire permet de prendre conscience que les communes, en tant que maîtres d’ouvrages, ont un grand rôle à jouer dans le développement des matériaux biosourcés et ce projet est le fruit d’un partenariat entre élus, architectes et artisans qui ne fut pas certes, sans certains aléas.  

Suite à ces constats il ressort que des pistes d’amélioration sont à envisager pour amplifier la connaissance et le recours au chanvre dans le bâtiment en Dordogne. C’est pourquoi, dans le cadre de sa politique d’excellence environnementale, le Conseil départemental de la Dordogne, en partenariat avec la filière Chanvre Nouvelle-Aquitaine, souhaite développer la filière chanvre grande culture (graine et paille) sur son territoire. 

Quelques chiffres

Maître d’Ouvrage : commune de St Sulpice de Roumagnac : Philippe Dubourg, Maire 

Architecte : CanCan Architecture : Boris Delafoulhouze 

0 € HT
Montant des travaux
0 m2
Surface réhabilitée
0 €/m2
Loyer conventionné

Lot Chaux-chanvre: SAS Duret (33) 

Projection de béton de chanvre :  environ 100 € HT/m2 pour épaisseur de 10 cm.

Projection d’enduit de finition : 30 à 40 € HT/m2 

Montants donnés à titre indicatif

Rappelons les missions de l'ATD24 :

  • Accompagner les collectivités dans leurs projets 
  • Etudier chaque projet selon le contexte et les enjeux locaux, en proposant des scénarios, 
  • Informer sur les aspects règlementaires,  
  • Promouvoir les éco-matériaux , les ressources locales et les filières courtes, 
  • Favoriser les énergies renouvelables et la sobriété́ énergétique.

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